Préparation
Ce matin, l’avant-midi était réservé à une première réunion à quatre avec Taigue, Geneviève et Frédéric. Au menu : planification des prochaines semaines de travail, mise à jour du calendrier de création et préparation des ateliers que nous donnerons aux danseurs de Taigue en vue du travail dans les camps.
Nous décidons de repousser le travail de création intensive à la semaine prochaine afin de nous concentrer sur les ateliers pendant les trois prochains jours. En effet, nous n’aurons accès aux danseurs/cobayes/cowboys de Taigue que pendant trois jours. Ils entament dès lundi une formation avec une chorégraphe allemande invitée par l’Association Ndam se na. D’ailleurs, cette formation sera également offerte à un groupe de sept réfugié.e.s, avec qui l'équipe de Taigue a travaillé dans les camps cet automne, qui arriverons à N’Djamena ce vendredi. Ainsi, sept réfugiés ayant montré un intérêt marqué et un certain potentiel auront la chance de suivre, accompagnés de sept danseurs de l’Association Ndam se na, une formation professionnelle de haut calibre, jouissant d’une permission du Haut-Commissariat aux Réfugiés de quitter les camps pour toute la durée de l’évènement — plutôt incroyable, non ? …
Ateliers à l'IFT |
Échanges
À la fin des ateliers, Taigue a proposé à ses sept danseurs de nous présenter le travail de création qu’ils mènent présentement en vue du prochain spectacle de la compagnie. Le work-in-progress d’environs 5-7 minutes qu’ils nous ont généreusement et humblement montré traite des déplacés et de leur réalité. La discussion qui a suivi s’attardait donc à la fois à ce qu’ils nous ont présenté et à ce que nous leur avons proposé en ateliers.
Je remarque une chose qui m’avait également frappé en 2013. Nous avons affaire à des danseurs/bougeurs d’exception, à d’incroyables techniciens du mouvement qui ont une rigueur remarquable. Par contre leur sens critique — leur capacité à donner une opinion ou à créer/improviser — est peu développé. On sent une facilité à reproduire, un réel désir de bien (re)faire, mais une certaine difficulté à s’investir et à s’exprimer réellement à travers leur travail. Est-ce étonnant, dans une société où le régime politique n’encourage aucunement la critique, où il y a un ministère de l’information et où le même président s’accroche au pouvoir depuis vingt-six ans ?… Les jeunes ne sont pas encouragés à émettre une opinion, à imaginer d’autres mondes et d’autres avenues. En ce sens, le travail que Taigue et Sarah font avec eux est d’une importance primordiale.
Le dialogue des vibrations |
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