lundi 2 janvier 2017

Nouvel An - Renouveau !

31 décembre 2016

Veille du jour de l’an plutôt tranquille en journée, alors que Geneviève se remettait toujours de son tord-boyaux. Nous avons sorti les remèdes de grand-mère: vinaigre de cidre de pommes, riz blanc, soupe poulet et nouilles maison. Nous pouvons confirmer que ça fonctionne beaucoup mieux que le cocktail immodium-senokot-gravol-diovol-gaviscon essayé en alternance ces derniers jours…!

Remèdes de mère-grand aidant, la soirée du 31 fut un peu plus animée. Nous nous sommes rendus, avec Taigue et Sarah, au bar « 5 kilos ». Cinq kilos de quoi ?… je ne sais pas trop ! Mais c’est un endroit vraiment sympathique avec de grands arbres au-dessus de la piste de danse et tout plein de musique africaine nostalgique des années 1980-1990. Un band live jouait et animait la galerie à partir de 23h30. Les amis sont venus nous rejoindre progressivement, et nous avons dansé le passage de l’année tous ensemble. Le jour de l’an est LA grande fête ici. Noël ce n’est rien…! En fait, ce n’est que chrétien, alors que le Nouvel An n’a pas de frontières idéologiques, religieuses ou autres. Je n’ai jamais vu N’Djamena aussi animée. 

C’était impressionnant et, très honnêtement, un peu épeurant ! 

Oh ! Pas le bar, comprenez-moi bien ! L’ambiance au « 5 kilos » était endiablée, on a intégré les deux Blancs aux célébrations et à la danse à coups d’accolades chaleureuses et de cette salutation typique du Tchad : tempe contre tempe et front contre front — c’est un contact d’une grande chaleur et un échange empreint d’humilité et de grande vérité. Lorsqu’on nous salue de cette façon on se sent accueilli, inclus, bienvenu. C’est très touchant, en fait.

« On est ensemble ! », « bonne année mes frères ! », « venez danser avec nous !! » 

Non, ce n’est pas ça qui fait peur…! Ce qui fait peur, c’est le chemin du retour. Nous ne sommes pas rentrés tard (il devait être 1h), mais les rues étaient bondées de monde, de voitures, de motos qui vont dans tous les sens. C’est la folie !! Je n’ai jamais vu ça : les motos sans phares portant 2,3,4 personnes qui passent devant, derrière, sur le côté, presque par-dessus notre voiture ; les 4x4 qui foncent dans les groupes de fêtards titubants entassés au milieu des routes en risquant d’en écraser une dizaine en cours de manoeuvre; les gens costumés qui dansent et chantent dans les rues ; et à travers tout ça la police, les mitraillettes, les gens de la croix-rouge qui sont aux ronds-points pour assurer une semi-sécurité. Le bilan : 120 morts pour cause d’accidents pendant les nuits du 31 et du 1er ! Et ce n’est pas un chiffre exorbitant — c’est normal ! On murmure à mi-voix : « ça c’est ceux qu’on a comptés hein… »

Wow !…

Nous nous sommes endormis au son des multiples musiques qui montaient des bars et des concessions du quartier et se mélangeaient dans un chaos sonore incompréhensible et joyeusement festif. 

Les gens semblent contents de laisser 2016 derrière, avec ses morts, ses élections, ses mesures d’austérité, ses tensions… Vivement le vent frais du renouveau. Il n’y avait pas la poussière ou le brouillard habituels en cette veille du Jour de l’An : c’est bon signe, non ?


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